« La guerre, qui n’est pas que destructrice, mais qui est aussi féconde, a déterminé des vocations » Clément-Janin, « Les Estampes et la guerre », Gazette des Beaux-Arts, Paris, octobre-décembre 1917
Organisée en forme de spirale, motif récurrent en 1917 qui figure aussi bien le tourbillon physique que le tourment intérieur, la seconde partie de l’exposition s’articule autour des liens qu’entretient la création avec la destruction et la reconstruction. La blessure affecte autant les âmes que les corps et les visages, les paysages ou l’architecture. La mort et la meurtrissure sont ainsi omniprésentes, et la question de la protection est centrale, allant du camouflage au masque, dont les différents avatars – militaires, mortuaires ou primitifs – rythment le parcours. Le travestissement, la modification de l’apparence sont également centraux dans le monde du théâtre, au front comme à l’arrière. Ils permettent de rejouer les inversions masculin / féminin qu’ont engendrées la guerre et les bouleversements qui secouent la société. La figure masquée d’Arlequin apparaît à plusieurs reprises jusqu’au rideau de scène monumental réalisé par Picasso pour le ballet Parade, point d’orgue de l’exposition.
Le rideau de scène du ballet Parade de Picasso
Un événement au sein de l’exposition 1917 : la présentation du plus grand Picasso du monde, le rideau de scène du ballet Parade
Le rideau de scène a été réalisé par Picasso pour le ballet Parade à la demande de Serge de Diaghilev, directeur des Ballets russes. Sur un thème de Jean Cocteau et une musique d’Erik Satie, ce ballet est l’un des premiers exemples de collaboration entre des artistes d’avant-garde de différents domaines. Comme l’affirme Guillaume Apollinaire dans la préface du programme, on découvre « pour la première fois cette alliance de la peinture et de la danse, de la plastique et de la mimique qui est le signe de l’avènement d’un art plus complet ». Créé au Théâtre du Châtelet à Paris le 18 mai 1917, Parade a provoqué un scandale important et des débats essentiels au sein des avant-gardes parisiennes.
Le rideau de scène du ballet Parade, toile libre monumentale de 10,50 mètres sur 16,40 mètres soit plus de 170 m2, d'un poids de 45 kilos, constitue la plus grande oeuvre de Picasso connue dans le monde. Il n’a pas été montré en France depuis plus de 20 ans. Son iconographie mystérieuse, son caractère autobiographique, renforcé par des références à la Période Rose du peintre, en font l'un des chefs-d'oeuvre des collections du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne.
Le spectacle ayant pour thème la vie de saltimbanques qui tentent désespérément de devenir célèbres, Pablo Picasso conçoit un rideau qui dépeint des scènes poétiques où figurent un Arlequin, des forains, une fée…
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